Alexeï Navalny est un avocat et militant politique russe, créateur de la Fondation anti-corruption (FBK). Il est connu pour son opposition au régime de l’actuel président Vladimir Poutine. À peine revenu d’une hospitalisation de plusieurs mois en Allemagne, Alexeï Navalny est condamné, le 2 février 2021, à trois ans et demi de prison ferme pour avoir manqué des contrôles judiciaires pendant cette période. Cette condamnation a donné lieu à d’importantes manifestations de soutien dans tout le pays.
« Ma Russie est en prison! », « Poutine est un voleur ! », « Liberté ! » ont scandé de nombreux manifestants dans les rues des grandes villes russes ces derniers jours. À Moscou, en cette première semaine du mois de février, les partisans de Alexeï Navalny se sont rassemblés devant le siège des services de sécurités russes (FSB), place Loubianka. Les autorités, considérant ces rassemblements comme illégaux, ont limité l'accès à plusieurs rues et ont fermé sept stations de métro. Les protestataires ont donc dû changer au dernier moment le lieu du rassemblement. Plusieurs grandes villes russes ont elles aussi été bouclées dans la soirée de l’annonce de la sentence de Navalny.
Dimanche dernier la police russe a procédé à plus de 5 000 interpellations au milieu de nouvelles manifestations pour exiger la libération de Navalny. Le pouvoir a réagi durement et les images d’arrestations brutales de ses partisans ont fait le tour du monde par les réseaux sociaux.
D’après OVD-Info, une petite ONG spécialisée dans le suivi des manifestations, au moins 5 289 personnes ont été interpellées dans 88 villes russes, particulièrement à Moscou et à Saint-Pétersbourg (avec respectivement 1 712 et 1 164 arrestations). Selon l’union des journalistes russes, au moins 60 représentants de la presse ont été arrêtés.
Le Canada, les États-Unis et l’Union Européenne ont condamné cet usage disproportionné de la force, les interpellations massives et l’atteinte à la liberté de la presse et au droit de manifestation.
Par Hannah COSIALLS
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